La jeune femme est terriblement silencieuse. Ses traits sont délicats ; ses oreilles effilées, sa chevelure céruléenne m’interpellent. Elle se tourne vers moi, mais ne paraît pas me voir. Je n’appartiens pas à son monde.
Je l’interpelle. Elle tressaille comme si elle avait entendu une bribe de mes mots. Finalement, elle secoue la tête et se pare d’un air mélancolique, avant de faire volte-face.
Une femme plus âgée la rejoint. Enserrée de cuir, elle observe les alentours avec méfiance. Son visage fin est constellé de taches de son. La tignasse blonde, courte, expose des mèches rousses sous la lumière.
À sa façon de se déplacer, je devine une chasseresse. Elle interroge sa protégée, puis l’incite à la suivre d’un air dépité. Elles sont visiblement attendues. Je les regarde partir sans oser les suivre.
Le paysage disparaît soudainement et je me retrouve brutalement dans mon jardin. Mon éternelle plume virevolte sous mes yeux sous les assauts de ma main. Je la lâche de surprise pour jeter un coup d’œil à ma montre. Les aiguilles de l’horloge tournent brièvement en sens inverse. Les ronronnements de mon chat sur mes genoux m’incitent à lui offrir mon attention.
Je n’ai qu’une envie… Y retourner.


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